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Le Cycle du Héros

Avez vous déjà remarqué que la vie est constituée de cycles ? Un voyage cyclique qui se répète, un voyage dont vous êtes le héros.

Et si vous relisiez votre histoire ? Pas pour effacer les pages sombres. Mais pour relire, avec un regard neuf, les tournants décisifs.

Revenez sur l'histoire de votre vie et observez les moments qui vous ont le plus marqués. Peut-être vous ont-ils fait avancer ? Peut-être vous ont-ils enfoncé ?

Quoi qu'il en soit, aujourd'hui vous êtes le résultat non pas de ces événements mais des actions que vous avez entreprises. Vous êtes la façon dont vous avez répondu.

Quand c'est devenu difficile… qu'avez-vous fait ?

Avez-vous fui ? Nié ? Avez-vous fermé les yeux dans un déni total ? Érigé des stratégies d'évitement pour survivre à l'inconfort ?

Ou avez-vous décidé, un jour, de changer la donne ?

De transformer le plomb en or. L'épreuve en opportunité.

Car c'est là que commence le vrai voyage. Cette transformation suit un schéma universel que nous retrouvons dans tous les mythes, toutes les épopées, et surtout... dans nos propres vies.

Phase 1 : L'Appel

Dans cette phase, un événement survient : une rupture, une perte, un ras-le-bol... la liste est longue. La vie nous murmure "hello, j'ai un message pour toi".

Mais qu'est-ce qui constitue vraiment un appel ?

Parfois c'est fracassant : un licenciement, une séparation, un deuil. D'autres fois c'est plus subtil : cette sensation d'étouffer dans votre routine, ce sentiment diffus que "ce n'est pas ça", cette envie inexpliquée de tout plaquer.

L'appel peut ressembler à :

Encore faut-il être conscient pour l'entendre. Encore faut-il dire oui.

Beaucoup choisissent de rester sourds. Ils augmentent le volume de leurs distractions, s'enfoncent plus profondément dans leurs habitudes, trouvent mille excuses pour ne pas bouger.

Mais si on accepte l'appel, alors nous avançons vers ce que Jean de la Croix appelait la nuit noire de l'âme.

Phase 2 : La Nuit Noire de l'Âme

Lorsque nous nous aventurons dans ces terres obscures, la souffrance devient notre guide.

Un passage étroit, solitaire, troublant, cependant indispensable.

Jean de la Croix a été le premier à décrire dans ses traités religieux cette "nuit noire de l'âme" comme étant une phase de perte de foi, un moment où cette dernière vacille face à un Dieu qui semble absent, comme caché. Une désolation spirituelle nécessaire pour pouvoir vivre une expérience mystique et finalement s'élever dans sa foi et sa spiritualité.

Jean de la Croix dans son seum.

Dans le courant bouddhique, la méditation Vipassana fait passer par des étapes de souffrances qui peuvent être associées à cette nuit noire de l'âme, aboutissant au réveil (ou à l'éveil).

Dans un sens moins théologique, cette phase va nous permettre de développer un pouvoir d'introspection.

C'est au bout du compte le cheminement intérieur, une acceptation de la douleur et de la souffrance inhérente à la vie qui nous portent vers l'éveil de notre conscience.

Mais attention : le parcours est douloureux et clairement, on peut s'y perdre si l'on n'est pas accompagné (coucou dépression).

Car oui, même les plus valeureux ont toujours un mentor !

Luke part à la rencontre de Yoda. Gandalf porte Frodon.

Prenons l'exemple de Zelda. Au cas où vous n'y avez jamais joué, voici un bref résumé : Zelda c'est la princesse du royaume d'Hyrule, protégée par son chevalier servant Link (protagoniste principale). Coup classique, Zelda est enlevée par Ganondorf le grand méchant. Link part alors à l'aventure dans l'objectif de libérer Zelda.

Il commence petit, sans pouvoir, il est frêle, il a juste 3 cœurs comme points de vie, une épée en bois à sa ceinture et avec son costume vert moulant, on se croirait au carnaval.

Au cours de son aventure, il va rencontrer des mentors qui vont le guider. Chaque boss de donjon (obstacle) est un tremplin qui lui permet d'acquérir des pouvoirs, plus de cœurs, de monter en niveau et finalement, de pouvoir vaincre Ganondorf.

Link se laissant embarquer dans le flow.

Le choix du mentor est crucial. Tous ne se valent pas :

C'est dans cette phase que nous façonnons notre esprit, notre mental. Que petit à petit, nous pouvons nous élever.

Imaginez des graines que vous plantez. Pour qu'elles poussent de la meilleure façon, il faut apporter les meilleurs nutriments, la meilleure hydratation, le meilleur terreau, le meilleur ensoleillement, bref, les meilleures conditions.

Votre graine ne va pas germer et devenir la plus belle plante s'il n'y a pas de travail derrière.

Sortir de cette phase demande de la volition, des efforts et du travail conséquent.

C'est là que beaucoup s'arrêtent, parce que c'est rude. Parce qu'ils sont seuls.

Mère Teresa de Calcutta a passé 49 ans de sa vie dans cette nuit noire, elle n'en est sortie qu'à sa mort. Cette réalité nous rappelle que parfois, la nuit est longue. Très longue. Mais même dans son cas, cette traversée a nourri une œuvre extraordinaire au service des autres. Sa nuit noire n'était pas vaine, elle était féconde.

Cela dit, si on trouve les ressources nécessaires à cette élévation, alors la nuit passe et nous pouvons profiter de la Libération.

Phase 3 : Liberté

Ça a l'air sympa comme ça et ça l'est vraiment. On ressent un épanouissement personnel, on se sent enrichi, plus fort, plus sage.

Mais cette liberté peut aussi être dangereuse si elle se transforme en complaisance.

Les pièges de la liberté :

Les signes d'une liberté saine :

Car malheureusement (ou heureusement ?), le temps fait son effet. La vie a bien d'autres projets pour nous et tôt ou tard, un nouvel appel va se faire entendre.

"Ding dong, j'ai un message pour vous"

Un nouveau défi. Une nouvelle couche à explorer. Une nouvelle version de vous-même à découvrir.

Et c'est là la beauté du cycle : chaque itération nous rend plus fort, plus conscient, plus capable d'accompagner les autres dans leur propre voyage.

Alors la question n'est pas de savoir si vous entendrez l'appel. La question est : quand il sonnera à votre porte, serez-vous prêt à dire oui ?


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