Cette question peut te sembler philosophique. Et pourtant, ce qui suit va rester résolument concret.
Je te propose de commencer avec le son du jour, une musique à écouter pendant ta lecture. Chaque lettre sera accompagnée d’un son qui m’inspire. Parce que le son nourrit ma créativité, il fait partie de ma manière de ressentir, de penser, de soigner. Alors, autant te le partager.
Le son du jour : East Forest – Dive In
On commence ?
En 2025, une étude a mis en lumière deux points fascinants :
- La respiration influence la manière dont notre cerveau perçoit le monde.
- La respiration nasale, en particulier, améliore notre attention.
Cette étude n’a fait que confirmer une intuition que je porte depuis longtemps :
La respiration a le pouvoir de créer un pont entre notre conscience individuelle et une conscience plus vaste.
Je remercie d’ailleurs M. McPhilimey, qui partage régulièrement des études scientifiques sur son compte Instagram, et m’a permis de découvrir celle-ci.
Concrètement, que s’est-il passé dans cette étude ?
Trente personnes ont été invitées à observer des figures floues (appelées Gabor Patch), tout en respirant soit par la bouche, soit par le nez. Ces images sont difficiles à discerner, ce qui en fait un excellent outil pour mesurer l’attention.
Pendant ce test, les chercheurs ont mesuré l’activité cérébrale par électroencéphalogramme (EEG), ainsi que la fréquence cardiaque (FC).
Et les résultats sont étonnants.
Quand les participants respiraient par le nez, leur cerveau réagissait différemment que lors d’une respiration buccale. Un signal plus fort était observé, corrélé à l’activation du système olfactif. Cela laisse penser que la respiration nasale active plus précocement notre cognition, notre attention, et renforce notre réactivité.
Et ce n’est pas tout.
Lors de la respiration par la bouche, un signal cérébral distinct est apparu, mais uniquement dans cette condition. Ce signal semble indiquer que le cerveau doit compenser pour interpréter les signaux, ce qui demande un effort supplémentaire.
Autre découverte :
Lorsque le cœur est calme, que la fréquence cardiaque est lente, un signal cérébral précoce est également observé. Le cœur lui aussi participe donc à affiner notre perception. Il influence directement notre manière de traiter les informations visuelles.
Si on résume :
Les rythmes vitaux – respiration et battements du cœur – influencent notre degré d’attention.
- Respiration lente + fréquence cardiaque basse = meilleure attention
- Respiration nasale = stimulation sensorielle = amélioration de la cognition.
Cela signifie que la manière dont nous respirons affecte la façon dont notre cerveau interprète le monde, à l’intérieur comme à l’extérieur.
Il y a une beauté immense dans cette intelligence du corps, qui œuvre en silence pour maintenir un équilibre subtil.
Cœur, respiration, cerveau : tout fonctionne ensemble, en partenariat.
Dans mon travail de kinésithérapeute maxillo-facial, cela fait des années que j’invite mes patients à retrouver une respiration nasale. Elle fait partie intégrante de la rééducation des fonctions orales.
Mais je vais plus loin : sans rééducation de la respiration, la rééducation de la langue ne tient pas.
La respiration est la clé de voûte. Tout commence là.
Aujourd’hui, cette étude me donne une preuve supplémentaire.
Et je me dis que comprendre les bienfaits de cette respiration nasale peut nous offrir un argument de plus pour l’adopter. Pas seulement pour des raisons de santé physique. Mais aussi pour la santé mentale.
Et peut-être même pour éveiller quelque chose de plus grand.
Et si la respiration nasale était une porte d’entrée vers une autre forme de conscience ?
Je te propose un exercice très simple, que j’appelle la respiration consciente.
Une inspiration, active.
Puis une expiration, passive.
Et surtout, une présence pleine dans ces quelques secondes.
Dépose ton attention dans l’air qui entre. Dans le mouvement de ton corps. Ton ventre. Ta poitrine. Ta gorge.
Puis relâche à chaque expiration, comme si tout en toi pouvait tomber. Se déposer. Plonger.
Et voilà. Tu as respiré consciemment.
Tu pourrais même dire que tu viens de méditer.
Cela ne t’a pris que quelques secondes.
Répète cela plusieurs fois dans ta journée, et tu pratiques le breathwork, sans avoir besoin de changer quoi que ce soit à ta vie.
Souviens-toi : un rien peut tout changer.