Pour plus d'immersion : la chanson qui m'a accompagné dans la rédaction du manifeste. Bonne écoute et bonne lecture.
Qu'est ce qui me motive à me lancer éperdument dans cette exploration de la conscience ?
C'est une des premières questions que je me pose chaque matin, lorsque les premières lueurs du soleil pénètrent chez moi, en moi.
Mais avant de vous parler de cette quête, je crois qu'il est important de vous raconter ce qui m'a mené sur cette voie.
Je suis kinésithérapeute spécialisé dans les troubles de la mâchoire. Je les soigne, elles qui se détruisent chaque jour, contrainte après contrainte.
Et puis je me suis intéressé au bruxisme, communément décrit comme serrer les dents ou grincer des dents la nuit.
Ce que je voyais, c'était des patients fatigués, usés par l'errance thérapeutique, par le manque de moyen pour des résultats durables.
Vivant moi même des épisodes de bruxisme intense, je voulais trouver une solution.
J'étais guidé par une volonté de ne pas échouer dans mes traitements. En homme de science, j'ai lu des revues scientifiques à en faire une indigestion.
J'ai partagé en congrès, échangé entre professionnels et plus je lisais, plus je m'égarais dans cet océan de chiffres, d'analyses et de propositions sans réelles solutions.
Alors j'ai senti qu'il fallait sortir du cadre, qu'il fallait chercher en dehors de ce que les laboratoires et la clinique avait à offrir.
Dans cette exploration du corps, du fonctionnement cognitif, j'ai beaucoup appris sur notre physiologie, sur notre psychisme.
Et dans ce voyage, j'ai expérimenté des pratiques simples tel que la méditation pleine conscience ou la respiration, que la science valide aujourd'hui.
J'ai pu vivre des expériences qui ont pu dépasser le cadre de ma pensée scientifique. Des visualisations, des méditations, des sensations que je ne pensais réservés qu'à des initiés de la spiritualité.
Ces vécus ont ouvert des portes, celle d'un monde où l'inconnu règne mais aussi celle d'une rencontre, intime. Une rencontre avec moi-même, que je nomme aujourd'hui "ma propre nature".
Elles ont laissé une brèche dans mon monde intérieur ainsi qu'une vision plus large des choses et de la vie.
Plus précisément, ce sont 2 cartes qui ont créé cette faille. Un tournant majeur dans ma vie.
Pour placer le cadre, c'était lors d'un séminaire pour auto entrepreneur.
L'exercice du jour consistait en une simple méditation, qui se révéla être plus que ça pour moi.
J'y ai vu mon grand père, une maison, un chaos total, une fusion et une déflagration dans un rythme frénétique, amenant une douleur physique aussi violente qu'incompréhensible au centre de ma poitrine.
A la suite de cette méditation, guidé par mon instinct, j'ai pris un stylo et une feuille. J'ai dessiné, pour la première fois en quelques années. Comme un processus d'intégration, comme si je devais exorciser ce qui venait de se produire à l'intérieur de moi.

À la suite de quoi, nous pouvions tirer 2 cartes d'un tarot inspiré du "I Jing" ou livre des mutations.
L'effondrement de mes dogmes s'est alors produit à cet instant précis. C'était comme si la vie m'envoyait un signal.
Ces cartes présentaient des similarités avec toute l'expérience que je venais de vivre, poussant cette douleur à son paroxysme.

La correspondance était trop troublante, je n'ai pas pu l'ignorer.
Mon corps a lâché. Mon mental s'est dissipé.
J'ai pleuré. Et je me suis autorisé à crier.
C'est alors que j'ai compris qu'il m'était impossible de comprendre le tout.
Qu'il était temps de ressentir, et de vivre.
La relation entre le corps et l'esprit est devenue une évidence. Le mouvement du corps ET de l'esprit constitue le socle et les fondements d'une vie.
Aujourd'hui encore, je suis dans le processus d'intégration. Ce séisme intérieur a bouleversé toute ma conception de l'existence humaine.
Finalement, je me rends compte que ces expériences sont accessibles à tous ceux qui désirent explorer des parties d'eux mêmes, ceux qui sont dans une quête spirituelle ou tout simplement ceux qui cherchent des réponses.
Et c'est cela, que je souhaite transmettre: que tous, nous pouvons toucher à cet état de grâce et de complétude.
Je suis guidé par cette mission de transmission.
Accompagner dans cette quête spirituelle à travers mes outils tels que la respiration connectée consciente, l'introspection méditative et toute la philosophie qui supporte ces pratiques pour en faire, un art de vivre propre et personnel.
Sans voile, sans masque, vêtu de sa nature véritable.
Nous méritons tous cette rencontre, cette reconnexion avec une énergie qui est la nôtre.
Pourtant, quelque chose bloque cette reconnexion. Nous pouvons penser tirer l'énergie de tout ce qui nous entoure mais la plus grande ressource est déjà en nous, une énergie figée, privée de ses mouvements par des peurs et des douleurs.
Il existe en nous cette "douleur originelle", dormante au plus profond de notre être. Elle tire les ficelles de notre vie, de notre passé, présent et futur.
Nous nous articulons autour de cette douleur, pour l'éviter ou pour se protéger.
La mienne, je l'ai longtemps fui. Une peur ramifiée en plusieurs petites terreurs qui conditionnent mes actes : la peur de ne pas plaire, de ne pas répondre aux attentes, décevoir ou l'indignation de la jalousie ressentie face à la réussite des autres, comme si leur lumière effaçait la mienne. Mais toutes ces peurs ont la même racine : la peur de l'échec.
Et pourtant, c'est cette douleur originelle qui m'a conduit jusqu'ici car la conscience est devenue mon terrain de jeu, le seul espace où échouer n'est plus condamnable mais une exploration.
Cette douleur, nous devons prendre conscience qu'elle existe, la trouver et l'accueillir. Ouvrir notre coeur, c'est ouvrir une porte vers notre chemin qui mène à notre sanctuaire intérieur, où nos émotions, nos pensées et notre mental se déposent, c'est là, que tout se recentre et retrouve son équilibre.
Les douleurs, les peurs et toute la souffrance qu'elles engendrent font partie de nous, comme le sont les états d'amour, de gratitude.
C'est cela que je souhaite transmettre. Non pas la promesse d'une vie sans peur, mais l'invitation à danser avec elle. Car c'est dans l'accueil de cette dernière, dans la rencontre avec notre propre nature, que la vie nous attend.